Hernie discale lombaire



  • Anatomie

La colonne vertébrale (ou rachis) est constituée de vertèbres et séparées par des disques. Le canal rachidien, qui contient la moelle épinière, passe au milieu du rachis. Celle-ci se termine le plus souvent au niveau de la 1ere (L1) ou de la 2e vertèbre lombaire (L2).

En dessous, le canal ne contient qu'un ensemble de fibres nerveuses, appelé "queue de cheval". Ces fibres nerveuses quittent le canal rachidien sous forme de "racines", par des orifices situés entre 2 vertèbres, sur les côtés des disques intervertébraux, appelées foraines ou trous de conjugaison.

Un disque intervertébral normal est une structure/firme aplatie qui unie les 2 vertèbres et joue un rôle d'amortisseur. Il se compose d'un noyau central gélatineux et d'un anneau périphérique fibreux.

  • Origine de la hernie discale

La dégénérescence discale débute souvent par des fissures ou déchirures de l'anneau fibreux. En passant au sein de ces fissures, le noyau va alors migrer dans l'épaisseur de l'anneau et entrainer des douleurs lombaires aiguës ou chroniques. S'il se déplace encore plus au travers de l'anneau, le noyau peut saillir en arrière du disque et former une "hernie discale".

  • Symptômes

Une hernie discale peut venir comprimer une ou plusieurs racines nerveuses proches du disque. Elle est la cause des symptômes appelés :

  • "Sciatique" quand la douleur se situe en arrière de la cuisse.
  • "Cruralgie" quand la douleur se situe en avant de la cuisse.

Les symptômes neurologiques secondaires à la compression d'une racine nerveuse par la hernie discale peuvent être des douleurs, des sensations de fourmillement ou de picotement, des anomalies de sensibilité pouvant aller jusqu'à l'anesthésie, ou des troubles moteurs (perte de force musculaire ou paralysie partielle ou complète d'une partie du membre inférieur).

  • Examens complémentaires

Les examens permettant de confirmer le diagnostique sont le scanner et l'IRM. L'IRM permet cependant une exploration plus précise de la compression neurologique et de l'état des disques intervertébraux.

Ces examens ne sont cependant justifiés que lorsque l'évolution n'est pas suffisamment favorable malgré le traitement médical et qu'un traitement chirurgical doit être discuté.

  • Evolution et traitement médical

80 à 90% des sciatiques ou crurales par hernie discale guérissent avec un traitement médical. Celui-ci comporte un repos relatif, des anti-inflammatoire, des décontractants musculaires, et des antalgiques pour période de 6 à 8 semaines minimum.

Ce traitement médical peut demander quelques semaines à quelques mois pour être efficace. Une infiltration lombaire peut parfois y être associée.

Comme le pronostic évolutif est bon, beaucoup de traitements "alternatif" peuvent être proposés sans qu'il n'y ait de preuve scientifique de leur efficacité.

  • Traitement chirurgical

Lorsque le traitement médical n'est pas efficace et que les signes de compression neurologiques persistent (sciatique ou crurale), l'exérèse chirurgicale de la hernie peut être proposée s'il existe une bonne concordance entre les symptômes et les images radiologiques.

Cette exérèse n'est jamais obligatoire en dehors des situations d'urgence suivantes:

  • Déficit moteur (sciatique paralysante)
  • Douleur intolérable non soulagée par la morphine (hyperlagique)
  • Syndrome de la "queue de cheval" entraînant des troubles périnéaux ou sphinctériens

Dans les autres cas, c'est l'évolution et le retentissement de la douleur sur la vie quotidienne du patient qui guide l'indication chirurgicale.

Une hernie discale découverte sur le scanner ou l'IRM, mais qui ne fait apparaitre aucun symptôme chez le patient, ne doit pas conduire à une intervention.

La hernie discale n'est habituellement pas la source d'une douleur prédominant au bas du dos (lombalgie). Chez un patient souffrant de lombalgie, elle est le plus souvent la conséquence de l'usure discale (discopathie) qui peut alors être la source de la douleur. En conséquence, il n'y a habituellement pas d'indication à enlever une hernie discale lorsque le patient souffre de lombalgie isolée (c'est à dire sans sciatique ou cruralgie).

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